Vous écoutez quoi en classique, là?

[airV]

On en a vu des daubes où au contraire l'art et l'esprit de l'oeuvre est délaissé au profit d'un simple gimmick. Au lieu d'intégrer la nouveauté dans la mise en scène comme partie prenante d'une création artistique d'ensemble, sa proéminence au détriment du reste est souvent ce qui est reproché.

Les grands moments d'Opéra comme le Moses und Aron de 2015 (incroyable dans le caractère graphique mais aussi musical)  ou encore que le Madama Butterfly de la même année à Bastille sont justement célébrés. Mais je trouve qu'il s'agit plus d'une exception que d'une généralité. Et dans ce contexte, je préfère une mise en scène plus sobre qui saura davantage mettre en valeur l'oeuvre dans son originalité qu'une mise en scène baclée qui dénature au lieu de l'augmenter. Des Carmen qui assassinent Don José sur fond de lutte soi-disant "anti-féminicide" ou encore l'affreuse daube Guth/Dudamel sur "La Bohème" dans l'espace hué à la fin.

Hello Joon  
Bien sûr, que l’interprétation ne doit pas se faire au détriment de l’œuvre, elle en est un prolongement où plutôt elle lui donne à chaque fois une vie.
Je voulais simplement dire que « l’espace-temps » de l’œuvre n’était pas réduit à celui de sa création.

[claude_m4]

On en a vu des daubes où au contraire l'art et l'esprit de l'oeuvre est délaissé au profit d'un simple gimmick. Au lieu d'intégrer la nouveauté dans la mise en scène comme partie prenante d'une création artistique d'ensemble, sa proéminence au détriment du reste est souvent ce qui est reproché.

Les grands moments d'Opéra comme le Moses und Aron de 2015 (incroyable dans le caractère graphique mais aussi musical)  ou encore que le Madama Butterfly de la même année à Bastille sont justement célébrés. Mais je trouve qu'il s'agit plus d'une exception que d'une généralité. Et dans ce contexte, je préfère une mise en scène plus sobre qui saura davantage mettre en valeur l'oeuvre dans son originalité qu'une mise en scène baclée qui dénature au lieu de l'augmenter. Des Carmen qui assassinent Don José sur fond de lutte soi-disant "anti-féminicide" ou encore l'affreuse daube Guth/Dudamel sur "La Bohème" dans l'espace hué à la fin.

Sinon, qu'est ce que je donnerai pour entendre Fritz Wunderlich sur Winterreise... Quant on entend ce qu'il a fait sur la Belle Meunière, ce n'est pas étonnant que dans les pays germanophones on le qualifie de "voix du siècle". Dommage qu'aucun enregistrement de son Winterreise ne nous soit parvenu...

[ Vidéo ]

Amitiés,

Joon

bonsoir ,

j'adore ! j'ai le coffret de dix cd

claude

[bt761]

-- 11 Fév 2019, 22:22 --

Sinon, qu'est ce que je donnerai pour entendre Fritz Wunderlich sur Winterreise... Quant on entend ce qu'il a fait sur la Belle Meunière, ce n'est pas étonnant que dans les pays germanophones on le qualifie de "voix du siècle". Dommage qu'aucun enregistrement de son Winterreise ne nous soit parvenu...



Amitiés,

Joon[/quote]
oh que oui dommage pour Wunderlich...

j'ai entendu ce soir M Goerne et A Brendel en live
juste der Leierman...
première écoute bof.. Brendel va trop vite au début.. trop rapide Goerne est trop timide voix retenue un peu contenue

puis réécoute j'apprécie l'accompagnement mis à part le début trop rapide est excellent et Goerne je le découvre..

conclusion,( Lapalissade.. ) pas de grand Winterreise sans un très  grand pianiste Richter Brendel Dalberto ( faudra que j'écoute celle ci ) Dähler ....et Moore?

A+

[lupu]

On en a vu des daubes où au contraire l'art et l'esprit de l'oeuvre est délaissé au profit d'un simple gimmick. Au lieu d'intégrer la nouveauté dans la mise en scène comme partie prenante d'une création artistique d'ensemble, sa proéminence au détriment du reste est souvent ce qui est reproché.

C'est exactement cela. Pour ma part, je me dispense d'aller à l'opéra. Je me contente de lire chaque mois le compte rendu des représentations dans " Diapason ".  Il m'arrive rarement de regretter de ne pas avoir été présent, l'ensemble étant assez croquignolet. On est ainsi amené à découvrir - sans le subir - que des idées que leurs auteurs ont sans doute crues originales - faute de prendre connaissance de ce que faisaient dans le même temps leurs petits camarades - sont très vite devenues des poncifs. Par exemple, il y a deux ou trois ans, la copulation sur capot de voiture paraissait extrêmement goûtée. D'une manière générale d'ailleurs , l' " interprétation " , le dépoussiérage, ou le noble désir de révéler à ceux  qui en ont besoin  " l'étonnante modernité " de l'oeuvre ,  se résume  à son  érotisation à outrance. Allez savoir pourquoi. Sinon également, une redoutable prolifération de treillis, d'entrepôts, de barbelés, de manteaux de cuirs, ou de chanteurs attifés à la mode CAMIF des années 70...
Les mises en scènes les plus réussies, apparemment les moins  discutables et discutées sont peut-être celles des opéras baroques, qui offrent,de façon presque consubstantielle, la possibilité d'exprimer leur talent et leur fantaisie à tous ceux qui participent à la création  de ce type de spectacle. L'invention débridée y est presque obligatoire.
Mais il faut bien convenir qu'ailleurs, entre académisme stérile, respect de l'oeuvre non figé, inspiration narcissique et plus ou moins névrosée,  la mise en scène est un art difficile, et les vraies réussites,  assez naturellement rares.

[mkl]

Vos discussions sont intéressantes. Je ne blague pas, c'est vraiment chouette de lire vos échanges sur les interprétations, tout ça (et sans se rentrer dedans), mais si beaucoup de choses m'échappent.
Ceci dit, lire tout cela me rend bien content d'écouter des musiques qui sont joués par les gens qui les ont écrites et dont on ne peut ne demander si la lecture qu'ils ont du morceau est la bonne. Moins prise de tête.

Mais continuez, continuez.

[micbog]

@ lupu : je trouve qu’il est dommage de se priver d’aller à l’opéra, même si c’est un plaisir assez coûteux. Quant  à faire confiance aux compte-rendus de Diapason (ou  à elles d’autres critiques) je serais circonspect. En effet il m’est déjà arrivé de lire la critique d’opéras auxquels j’ai assisté, et de me demander s’il s’agissait bien du même spectacle et du même lieu dont parlait le critique.

Quant à la mise en scène.... on pourrait en discuter sans fin. Si à titre personnel je préfère le classicisme et une certaine sobriété, il faut cependant comprendre le désir de se renouveler de la part des metteurs en scène dans un répertoire battu et rebattu (Tétralogie, Don Juan etc..). Mais j’en ai un peu ma claque de Parsifal dans les bas-fonds, du Vaisseau Fantôme dans des bureaux et des ateliers... Même si certaines œuvres peuvent véritablement prétendre à l’universalité je ne suis pas persuadé que ce genre d’interprétations aille vraiment dans le sens des intentions  de leurs créateurs.

Pour ce qui est de Fritz Wunderlich, c’est sans doute mon chanteur - où du moins mon ténor - favori. Et pourtant je trouve pas que La Belle Meunière soit sa plus belle réussite. Je trouve qu’il l’interprète un peu trop lentement. Mais encore une fois, les goûts et les couleurs...

[PP_65]

Vos discussions sont intéressantes. Je ne blague pas, c'est vraiment chouette de lire vos échanges sur les interprétations, tout ça (et sans se rentrer dedans), mais si beaucoup de choses m'échappent.
Ceci dit, lire tout cela me rend bien content d'écouter des musiques qui sont joués par les gens qui les ont écrites et dont on ne peut ne demander si la lecture qu'ils ont du morceau est la bonne. Moins prise de tête.

Mais continuez, continuez.

Du coup , je me suis commandé trois Shub (par Haefliger & Dähler) en duo piano/voix ; j'en ai reçu deux , pas mal du tout , la voix évitant le "je vous mets mes burnes dans les oreilles" typique de Pavérôti & co ( maniérisme qu'on  retrouve aussi en Metal , comme par hasard)

[jazzouf]

j ' ai cherché des Bach joués par Bach ! Fichtre j ' en ai pas trouvé ! Du coup suis allé me youtuber un petit Phil Minton ; là au - moins je suis sûr ...!

[lupu]

Du coup , je me suis commandé trois Shub (par Haefliger & Dähler) en duo piano/voix ; j'en ai reçu deux , pas mal du tout , la voix évitant le "je vous mets mes burnes dans les oreilles" typique de Pavérôti & co ( maniérisme qu'on  retrouve aussi en Metal , comme par hasard)

A propos de burnes, je crois que c'est Puccini qui voulait s'en faire greffer de taureau.

Quant  à faire confiance aux compte-rendus de Diapason (ou  à elles d’autres critiques) je serais circonspect. En effet il m’est déjà arrivé de lire la critique d’opéras auxquels j’ai assisté, et de me demander s’il s’agissait bien du même spectacle et du même lieu dont parlait le critique.

Quant à la mise en scène.... on pourrait en discuter sans fin. Si à titre personnel je préfère le classicisme et une certaine sobriété, il faut cependant comprendre le désir de se renouveler de la part des metteurs en scène dans un répertoire battu et rebattu (Tétralogie, Don Juan etc..). Mais j’en ai un peu ma claque de Parsifal dans les bas-fonds, du Vaisseau Fantôme dans des bureaux et des ateliers... Même si certaines œuvres peuvent véritablement prétendre à l’universalité je ne suis pas persuadé que ce genre d’interprétations aille vraiment dans le sens des intentions  de leurs créateurs.
Pour ce qui est de Fritz Wunderlich, c’est sans doute mon chanteur - où du moins mon ténor - favori.

D' accord sur à peu près tout. Mais les intentions des créateurs sont inscrites dans les oeuvres, partiellement à leur insu. " Mais monsieur, vous croyez vraiment que l'auteur a pensé à tout ça ? ". Nous commentons, interprétons, étudions, admirons, non ce qu' a voulu écrire, peindre ou composer l'artiste - ce dont au fond nous ne savons rien - mais , prioritairement , ce qui nous est donné à lire, voir, écouter.

[Pseudo]

Du coup , je me suis commandé trois Shub (par Haefliger & Dähler)

Alors, ça  

[jazzouf]

mon ténor préféré : Tito Scipa

[Pseudo]

Deux ténors se rencontrent. L'un parle en tenant constamment la main devant sa bouche. L'autre s'étonne. Le premier: "Si tu crois que je vais te montrer ma technique!"  

Chi è Tito Scipa?

[micbog]

Dommage, et c'est vrai pour les chanteurs de cette génération, qu'on ne dispose pas d'enregistrements de meilleure qualité pour l'apprécier. Même si  certains aficionados du 78t arrivent à des résultats inespérés en matière de restitution.

Tito Schipa

[mkl]

Du coup , je me suis commandé trois Shub (par Haefliger & Dähler) en duo piano/voix ; j'en ai reçu deux , pas mal du tout , la voix évitant le "je vous mets mes burnes dans les oreilles" typique de Pavérôti & co ( maniérisme qu'on  retrouve aussi en Metal , comme par hasard)

Il y a effectivement des passerelles entre classique et métal. Il suffit de voir le nombre de métalleux qui s’amusent à reprendre du classique ou les groupes qui se font accompagner par des orchestres. Il y a même un sous-genre appelé métal symphonique. Ça veut tout dire.

[PP_65]

Alors, ça  :eek:

Je te rassure : en CD !

[jeanpascalg]

une mise en scène baclée qui dénature au lieu de l'augmenter. Des Carmen qui assassinent Don José sur fond de lutte soi-disant "anti-féminicide" ou encore l'affreuse daube Guth/Dudamel sur "La Bohème" dans l'espace hué à la fin.

Claus guth est allemand et les mises en scènes les plus trash sont celles des metteurs en scène allemand.

Après combien de fois y a-t-il eu carmen ou la bohème ?

Je viens de regarder la distribution et je ne connais personne.
Il faut bien comprendre que pour ce type de d’opéra ils sont sur de remplir et vont chercher des chanteurs moins cher.  Pour Moses und Aron l'opéra est inconnu là on met les moyens et on ne fait pas du trash quand le public ne connait pas.

Il faut privilégier les nouvelles productions d’oeuvres moins connues où là des chanteurs connues ne seront pas comparé à des références. Cette année c’était les huguenots qu’il fallait aller voir.

" l'étonnante modernité " de l'oeuvre ,  se résume  à son érotisation à outrance. Allez savoir pourquoi. Sinon également, une redoutable prolifération de treillis, d'entrepôts, de barbelés, de manteaux de cuirs, ou de chanteurs attifés à la mode CAMIF des années 70...

C’était vrai il y a 15 ans mais aujourd’hui  ça l’est de moins en moins.

Après si tu vas voir une mise en scène de robert carsen ce ne sera jamais trash.
Son rusalka que j’ai vu la première année il y a presque 20 ans est encore repris cette année mais avec une autre distribution :

Les mises en scènes les plus réussies, apparemment les moins  discutables et discutées sont peut-être celles des opéras baroques, qui offrent,de façon presque consubstantielle, la possibilité d'exprimer leur talent et leur fantaisie à tous ceux qui participent à la création  de ce type de spectacle. L'invention débridée y est presque obligatoire.

ça dépend et c’est bien dans le baroque que sont nées les militaires, ça a commencé avec le jules césar mis en scène par peter sellars :



Il a donné une cohérence à des oeuvres qui n'en avaient pas forcément.
Et beaucoup ont voulu l'imiter.

[claude_m4]

bonjour ,



claude

[lupu]

ça dépend et c’est bien dans le baroque que sont nées les militaires, ça a commencé avec le jules césar mis en scène par peter sellars :

[ Vidéo ]

Ah, pas de chance ! Retenons alors plutôt la merveilleuse production de David Mc Vicar's donnée au  festival de Glyndebourne 2005, avec une très craquante Danielle de Niese. Un spectacle vraiment euphorisant, enfin, très à mon goût !

[jazzouf]

Tito Schipa ; ténor 1889 - 1965
écoute par exemple Una furtiva lagrima et compare à n ' importe que autre ténor du passé et contemporain et tu comprendras pourquoi c ' est MON préféré ; je dis bien mon préféré ....

[mkl]

j ' ai cherché des Bach joués par Bach ! Fichtre j ' en ai pas trouvé !

C'est parce que tu as mal cherché:
https://www.discogs.com/Sebastian-Bach-Bach-2-Basics/release/3378993