Vos disques de la semaine !

[sudiste]

C'est un excellent guitariste de studio qui a beaucoup travaillé avec Gotainer à l'époque..d'ailleurs ils sont amis et il a juste composé la quasi totalité des titres de Gotainer... il a même joué avec Herbie Hancock, Larry Carlton, Astor Piazzolla et bien d'autres.
https://www.claude-engel.com/home.html
Sinon, mon disque de la semaine..

Spike.jpg

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[olivier-49]

Merci merci ! J'adore ce disque de Herbie Hancock et j'ai vu Claude Engel sur scène avec Magma, mais ce n'est pas le sujet de ce fil. Il y a de nombreux autres fils pour dire ce qu'on écoute dans les chaumières, tout genre et toutes époques confondues.
Ici, on cause des nouveautés. Merci !  


-- 14 Nov 2018, 23:01 --

Alors écoute celui là

[ Image ]

Merci de cette découverte, c'est en effet un disque intense, mais le nouveau est vraiment à part.

Sinon, pour cette semaine maintenant quasi écoulée, je retiens... les Beatles !
Une édition "Super de Luxe" de l'album blanc vient de sortir. Rien moins que 5 CD et les mêmes morceaux répétés, repris, bouillis et rebouillis. Mono, stéréo, "alternate takes", brouillons et... attention.. ô surprise... des versions de tous les morceaux enregistrés en acoustique au domicile de George. Oh my god !
Je suis un inconditionnel des Beatles, je sais que Noël arrive, mais bon toutes ces redites, ça pue un peu le money money.

Sauf que. Justement, il y a ces "Esher Demos", tout un CD (sur les 6 au total !), 27 morceaux.
Imaginez Paul John et George dans votre salon, chacun à son tour poussant la chansonnette, s'accompagnant de sa guitare acoustique. Apparemment Ringo est là en mode discret et se contente de brailler sur une chanson et de taper dans ses mains de temps en temps. Ça déconne, ça ricane, ça pousse des "youyou" et des "yéyé" et c'est comme si on était là.  
Tout n'est pas parfaitement en place sur les secondes voix, mais une chose frappe : ces chansons, sans arrangement, sans fioriture, sans solo, brutes, nues comme à leur naissance, révèlent à quel point elles sont "bonnes", incroyablement bonnes. Inventives, parfaitement structurées, sans faiblesse. Franchement, s'agissant d'écriture de "chansons", qui est allé à cette hauteur ? Je ne vois pas grand monde, ni alors, ni depuis.  

La plupart de ces 27 chansons seront reprises plus tard pour l'album blanc, dont on sait qu'il n'a pas été enregistré dans la meilleure des ambiances. Mais là, ce qui saute aux oreilles, c'est cette joie simple qu'ils ont encore d'être ensemble, l'intimité, le côté "feu de camp", la fraîcheur de leur interprétation. Ce CD est un trésor.

https://culturebox.francetvinfo.fr/musi ... anc-281745

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

[olivier-49]

Rien qui m'ait franchement fait vibrer la semaine dernière. En fait il semble que je sois passé à côté de ça :
Adrien Chicot, "City Walk". Un trio jazz, piano/basse/batterie, formule qui a engendré une pléthore de disques plus ou moins excitants. J'ai eu ma période. Faut dire que le trio de Keith Jarrett, ceux de Bill Evans, d'Oscar Peterson, ou encore d'Ahmad Jamal, ou de Thelonious Monk, c'est du solide. Il y en a bien d'autres, y compris en France, mais aussi beaucoup de bavardage fadasse. Je ne connaissais pas ce Chicot, la pochette de son disque sorti le 16 novembre est une horreur mais il ne faut surtout pas s'y arrêter ! Ça foisonne de vie, c'est inspiré (compositions et improvisations) et ça n'a rien à envier à de grands trios américains. Comprends pas qu'il soit pas plus connu, d'autant plus que son trio est d'une cohésion remarquable, incroyablement soudé.
Regardez ça, c'est étonnant !

[PP_65]

Je les ai signalés dans la rubrique Jazz, ce sont des CDs récents :
Joe Morris / Mary Halvorson
Matthew Shipp / Mat Maneri

http://www.roguart.com

[olivier-49]

Voila, il ne l'a pas fait, mais il (le disque) est là, alors il faut bien en parler. 
Bashung est parti, et « En Amont » vient nous le rappeler. Un disque ambigu, mais extrêmement attachant (forcément?), et qu'on aurait regretté si Chloé Mons, sa femme, ne l'avait pas adoubé. Le débat est mesquin. Fallait-il le faire ? Était-ce trahir le chanteur ou au contraire lui rendre hommage ? Le contenu du disque est en lui-même une réponse. Et puis, selon Chloé, c'était la demande de Bashung lui-même avant sa disparition. Écouter ce qui restait dans le studio et en faire quelque chose.

Ce qui frappe dans cet « album », c'est la nudité des arrangements. En dehors d'« Immortels », qui paraît plus élaborée, et qui, à elle seule, justifie l'achat de ce disque, immortelle chanson, comme quelques autres dans la discographie du chanteur. Mais pour le reste, on a le sentiment troublant que la voix et les instruments n'ont pas été enregistrés dans le même espace temps. Ce qui d'ailleurs est le cas, et pour cause. Ce sont presque comme deux entités différentes, la voix d'un côté, mixée très en avant, et les instruments de l'autre, discrets, comme pudiquement habillant un chant souvent fragile. Un choix compréhensible mais qui fait de « En Amont » un objet à part dans la discographie de Bashung.

Au sein de cette nudité fragile, il y a quelques moments superbes. Le sublime « Immortels » bien sûr, sa belle suite d'accords et son irrésistible montée en intensité. Le genre de morceau qui nous manque déjà quand il s'arrête. Quant au texte, que dire ? C'est comme s'il nous envoyait un message de là où il est. « Les baisers reçus, savais-tu qu’ils duraient ? »
On n'imagine pas Bashung chanter des textes anodins et c'est encore le cas ici. Avec poésie sur « La mariée des roseaux ». Avec noirceur, souvent : « Elle me dit les mêmes mots », ou le très beau « Les Salines »  (« Il dit j'étais mort au milieu du béton / Aujourd'hui je ne rends compte qu'aux étoiles dans le ciel / Et j'implore le pardon / Il dit je n'atteindrai pas le paradis / Mais dieu sait que j'aurai essayé / Le monde est plein de ronces et ce que je cherchais / Je ne l'ai jamais trouvé »), ou le poignant « Seul le chien »  (« C'est la dernière étoile / Que je vois s'allumer / C'est le dernier soupir / Que je m'entends pousser / Qu'on me porte qu'on m'installe / Qu'on me donne à chauffer / Une dernière salle / Que je vois défiler / Un à un ces visages / Pour qui j'aurais compté / Mais l'heure a beau tourner / Au milieu de la salle / Seul un chien me regarde »).

On ne peut pas dire de ce disque qu'il est « achevé » comme on pourrait le dire d'un disque auquel il aurait participé avec sa maniaquerie familière, mais c'est un disque dont la profondeur instille suffisamment de vibrations et d'émotions en moi pour en faire mon disque de la semaine. Superbe.

Dernière édition par olivier-49 le 04 Avr 2019 à 02:34, édité 2 fois.

[Kojak]

C’est très beau ce que tu as écrit.

J’en rajoute une couche quant à l’émotion. Ce disque est superbe et j’en ai la larme à l’œil à chaque écoute. Bashung me manque.

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi sur tes sensations d’écoute, voix d’un côté et instruments de l’autre, je trouve le montage / mariage réussi. Et les instruments ne me semblent pas discrets. Du tout. La rythmique est monstrueuse, la guitare bien présente.

M’enfin c’est pas grave, notre désaccord est au bénéfice de cet album magnifique.

Merci Olivier pour cette rubrique et tes textes.

[olivier-49]

Merci à toi !
A vrai dire, ce que j'ai écrit correspond à mes premières impressions. Ce sentiment s'est un peu atténué depuis. Cependant, on ne peut pas nier que ce disque soit moins "arrangé", moins élaboré, moins fourni, que Fantaisie Militaire ou Bleu Pétrole. Le morceau "Immortels", mis à part. On sait que Bashung était extrêmement exigeant sur les arrangements, désireux d'aventure, de nouveauté. Là, et elle l'a dit elle-même, Edith Fambuena est restée un peu en retrait, pudiquement.
Autre élément, les enregistrements de la voix étaient destinés aux maquettes. Ils n'étaient sans doute pas définitifs. D'où peut-être ce côté fragile qui transparait, de manière parfois assez déchirante.  
Mais plus on l'écoute, plus on s'y attache. Pas de doute, on a avec Alain Bashung et son authenticité, un lien particulier.

Dernière édition par olivier-49 le 01 Déc 2018 à 20:06, édité 1 fois.

[Kojak]

Oui, tu as raison.

Néanmoins je n'imagine pas ce que l'on peut rajouter, ou faire de mieux sur Ma Peau Va Te Plaire, Les Salines, Les Arganes, en plus d'Immortels bien sûr. Elle Me Dit les Mêmes Mots me semble abouti, Seul Le chien volontairement dépouillé d'instrument...

Bref, je ne suis peut être pas objectif, je suis plus que jamais un grand fan, triste.
Cet album de Bashung me touche beaucoup.

[Tiamat]

Autant Immortels me gonfle sévère depuis le début (je trouve qu'elle sonne vraiment faux dans la voix de Bashung, cette chanson ne lui correspond pas pour moi...je comprends pourquoi il ne l'a pas gardé, mais elle va à merveille à Dominique A que je n'ai jamais réussi à écouter d'ailleurs ), autant Les Salines, la mélodie et le texte cadre parfaitement à Bashung je trouve.

Cette version ne sature pas comme celle de ton lien  


Perso, je n'achéterai pas l'album, sorti pour Noël alors que l'artiste n'est plus...ce n'est pas un hommage (décès en mars), mais juste une pompe à fric pour ses héritiers et sa maison de disques
Il a jeté cet album de son vivant, ils l'ont ressorti des ordures ; personnellement, je n'adhère pas.

Sinon, toujours chez nos amis berlinois, le dernier ZANIAS vient de sortir :

[olivier-49]

Bon, les fêtes et toussa, ce n'est pas une période favorable. Ni pour trouver le temps d'écrire, ni pour voir des nouveautés sortir.
Mais, attention, il semble que ça se remette à frémir ! Chic alors !

Un peu de révision pour commencer, décembre, c'est pas si lon :

Profitons d'une réédition + Live pour présenter à vos oreilles ébahies, un des grands disques de l'année 2018.
David Byrne, « American Utopia ». Vous vous souvenez ? Les Talking Heads, ce groupe New-Yorkais de la fin des années 70 / début des années 80, symbole d'une avant garde américaine, à la foix chic et punk ? Urbaine, intello, décalée et un brin sarcastique. Grand groupe. Byrne en était le chanteur et le moteur. Normal qu'il ait poursuivi par la suite une carrière solo. Sauf que, depuis des années, rien sous son nom. Une page semblait tournée. Alors, quand est sorti « American Utopia », son premier album solo depuis 14 ans et que les critiques fusaient de toute part pour louanger le truc, on s'est dit je veux l'entendre pour le croire . Oh putain, la claque. C'est un grand disque. Comme il n'en sort pas un par an, pop, rock confondus. C'est sorti en mars mais la maison de disque s'est fendue d'une « Deluxe edition » additionnée de quelques prises Live en décembre, ce qui me permet de vous mettre le nez dedans. La créativité de ce type est intacte, et  à 65 ans elle fait mouche fastoche de chez fastoche, grâce à des ingrédients intacts : la voix, à la fois tendue et chaleureuse, des mélodies d'un lyrisme indéniable au sein d'une esthétique acérée et moderniste, un magnifique travail sur le son grâce à l'aide son complice Brian Eno, et toujours ce regard sans fard sur la réalité, en l'occurrence maintenant l'Amérque de Trump.

Nos enthousiasmes de jeunesse ressuscitées 40 ans après ! Sacrée bonne nouvelle.



Promis, prochaine fois, je passe en janvier et y a du bon.

[olivier-49]

Je suis nettement en retard sur mes intentions ! Pourtant, il y a des bons disques à signaler en ce début d'année. Je le ferai.
Mais, là, ce soir, il fallait que je vous parle d'un morceau que j'ai entendu ce soir dans "Open Jazz" (sur France Musique à 18 h pour les non intimes).

C'est l'histoire d'une jeune lycéenne de 16 ans qui se présente à ce qu'on appelle un télé-crochet (La Nouvelle Star) et qui, 10 ans plus tard, va peut-être se voir reconnue comme une sublime chanteuse de jazz.

Ce soir, dans "Open Jazz" donc, Alex Duthil ouvre son émission, comme d'habitude par un disque qu'il a décidé de mettre en valeur, en annonçant Camélia Jordana (chant) et Baptiste Trotignon (piano) dans "I'm a Fool to Want You". Gasp. Quand vous connaissez la version éternelle de la déchirante Billie Holiday, quand vous vous souvenez que la petite Camélia est capable depuis ses 16 ans de vous faire lever les poils très haut, quand vous connaissez la réputation de Trotignon, vous vous dites qu'il va se passer un truc, mais que bon, après toutes les stars qui ont interprété ce standard, c'est courageux.

Le choc est considérable. Duthil s'est répandu en éloges et c'est lui qui a employé le mot "sublime". A 27 ans, elle n'a pas le lourd et douloureux passé que Billie Holiday avait en interprétant cette chanson poignante et masochiste. Mais son interprétation est juste incroyable de nuance et d'émotion. Ce qu'elle fait des inflexions de sa voix vous scotche à chaque seconde et l'accompagnement de Trotignon est magnifique de sensibilité et de raffinement. Un très grand duo.
Il semblerait qu'un album soit annoncé pour Juin. Faites votre stock de mouchoirs.



Précisons qu'il s'agit là d'une confirmation du talent de Camélia dans ce style, ballade jazz désespérée. En effet, elle s'était déjà jetée à âme perdue dans un splendide "The Thrill is Gone" interprété avec le trompettiste Erik Truffaz sur l'album "Autour de Chet".

Dernière édition par olivier-49 le 04 Avr 2019 à 02:37, édité 1 fois.

[simon33]

Tout à fait d'accord pour Camelia Jordana dont le timbre et l'utilisation de sa voix me touche beaucoup.
Elle rentre complètement dans le morceau avec une très grande sensualité .
Je pense qu'elle fera aussi une belle carrière d'actrice.....
Pas jazz mais magnifique .

[olivier-49]

Oh que c'est beau ça aussi ! J'étais passé à côté. Merci.
Elle a ce don de "vivre" totalement ce qu'elle chante, d'incarner complètement l'histoire, en effet.

[PP_65]

Tout à fait d'accord pour Camelia Jordana dont le timbre et l'utilisation de sa voix me touche beaucoup.
Elle rentre complètement dans le morceau avec une très grande sensualité .
Je pense qu'elle fera aussi une belle carrière d'actrice.....
Pas jazz mais magnifique .

[ Vidéo ]

Je pense qu'elle fait un peu beaucoup l'actrice quand elle chante aussi .

[calamean]

Comme tant d’autres ? David Bowie a été l’un des premiers à le revendiquer pour la pop music.

[PP_65]

Il y a toujours une part de cela , je te l'accorde ;  mais chez Bowie , comme tu le soulignes,  c'était revendiqué cependant au service de quelques innovations et (souvent) l'acteur était pris à son propre piège . Ce qui me gène était dans mon  "un peu beaucoup",  ce qui, dans ce cas, signifie qu'elle se met dans la peau du Jazz du passé et je crois que Jazz et musique de répertoire sont deux choses antinomiques .

[habermas]

Je pense qu'elle fera aussi une belle carrière d'actrice.....

Pourtant son jeu d'acteur est quand même bien à chier. Avec mes amis on s'était régalé en regardant le film "Le brio" avec Daniel Auteuil. Pas à cause du film lui-même mais à cause du jeu d'acteur ridicule de Camilia Jordana et la bienpensance niaise ad nauseam de la synopsis.

[lupu]

Tout à fait d'accord pour Camelia Jordana dont le timbre et l'utilisation de sa voix me touche beaucoup.
Elle rentre complètement dans le morceau avec une très grande sensualité .
Je pense qu'elle fera aussi une belle carrière d'actrice.....
Pas jazz mais magnifique .

[ Vidéo ]

Voilé, incertain, émouvant, ça me rappelle un peu ça, que je trouve éminemment sympathique :

R-2443533-1303367395.jpeg.jpg

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[simon33]

Pourtant son jeu d'acteur est quand même bien à chier. Avec mes amis on s'était régalé en regardant le film "Le brio" avec Daniel Auteuil. Pas à cause du film lui-même mais à cause du jeu d'acteur ridicule de Camilia Jordana et la bienpensance niaise ad nauseam de la synopsis.

Waouh , ton intélligence surdimentionnée et celle de tes potes vous amènent à regarder des films bien pourris rien que pour vous régaler de la prestation bien niaise des acteurs ?
J'imagine que vous organisez aussi des diners de cons ?  

[habermas]

Waouh , ton intélligence surdimentionnée et celle de tes potes vous amènent à regarder des films bien pourris rien que pour vous régaler de la prestation bien niaise des acteurs ?
J'imagine que vous organisez aussi des diners de cons ?  

Je te laisse fantasmer dans ton coin sur la vie que tu prêtes aux autres. Mais promis, si je devais organiser un dîner prochainement, je te réserve un couvert