Quoi de neuf en cd classique?

[micbog]

Enfin, plus près de nous (2016), j'ai réécouté Goerne accompagné par Eschenbach: voix caverneuse, tempi d'une lenteur extrême: pourquoi ai-je acheté ce disque??

Parce que la presse a été dithyrambique.... Moi aussi je me suis laissé tenté et je n’ai pas trouvé beaucoup de plaisir avec ce disque.

[PP_65]

Merci, je vais voir du côté de K. Ferrier ; je peux même craquer pour le gros coffret Decca , je pense qu'il doit y avoir d'autres choses qui risquent de me plaire .

[micbog]

Dans le même genre de musique chez Brahms, mais avec accompagnement d'orchestre, il y a la Rhapsodie pour Alto et Le chant du Destin.

[habermas]

Suis passé chez Gibert aujourd'hui... le disque est Sold Out... ! Le vendeur, toujours laconique, m'invite à l'acheter dans un ailleurs incertain... :-)

Oui, apparemment ils ont eu un souci de contrôle qualité lors du pressage sur vinyle. Au final j'ai reçu le disque 1 mois plus tard que prévu...

Sinon, le disque est excellent, notamment les pièces de Meredith Monk qui me font un peu penser à une fusion entre Grieg et le Ragtime. Sinon, comme souligné par Pseudo, un peu trop de réverbération à mon goût mais pas au point d'être gênant à l'écoute. Par moment, j'ai l'impression que l'ingénieur du son est le même que celui de Ludovico Einaudi, avec un son un peu trop travaillé (médium creusé, aigus et basses relevées, réverb à tout va).  

Mais sinon, artistiquement c'est très fort avec des pièces des XXe & XXIe siècles très rares et injustement méconnues. Le jeu est d'une fluidité remarquable et comme d'habitude avec Vanessa Wagner, on se plonge dans le coeur de la musique sans se laisser distraire par l'accessoire. C'est pour moi le signe d'une grande pianiste: elle transporte les mélomanes grincheux (votre serviteur inclus) qui cherchent des poux mêmes aux plus grands grâce à un jeu privilégiant l'essence à la forme (qui est d'ailleurs irréprochable). Elle me fait penser à Jorge Bolet dans cette capacité à faire ressortir l'essence d'une pièce.

Pour faire suite à la discussion plus haut, le pressage vinyle est plutôt bien mais ça reste un enregistrement numérique nous sommes d'accord. J'avoue de suite que ma source vinyle est supérieure à mon lecteur CD (dont j'en suis très content après 3 ans d'utilisation, l'utilisation au quotidien est un régal). Voilà tout simplement pourquoi j'achète des CDs qui s'usent, notamment en Rock & Jazz où ils sont souvent disponibles pour les nouvelles sorties. Ca sonne mieux chez moi. Pas de fétichisme de l'objet ou quoi que ce soit. Juste un constat que ça sonne mieux. Pas aussi bien qu'un pressage Decca de la grande époque, pas aussi bien qu'un mono Blue Note deepgroove, mais toujours mieux qu'en CD, en particulier pour la musique moderne que j'écoute en plus de la musique classique.

Mes quelques centimes  

Joon

[Pseudo]

Pour les amateurs du minimalisme américain, cet enregistrement à la fondation Vuitton de pièces agréables à écouter:



Mon préféré: le Mallet quartet. Avec la Music for pieces of wood, il pourra aussi servir à apprécier la restitution des transitoires et de l'espace par l'installation  

Dernière édition par Pseudo le 28 Juil 2019 à 16:02, édité 1 fois.

[micbog]

La lecture de quelques bonnes critiques m’a donné envie d’écouter cette parution récente. Je n’ai pas été déçu...

[Pseudo]

La procrastination m'a empêché de vous suggérer, avant le Diap' de l'été, tout le bien qu'il faut penser de cet album:


Levin, claviériste protéiforme, touche ici le piano avec inventivité et fantaisie. Ses attaques, ses phrasés et son ornementation montrent une réflexion approfondie sur l'art d'interpréter Bach au piano. Un vrai plaisir, depuis qu'Anderszewski a délaissé ce répertoire!

[pdobdob]

Très intéressante émission ou était invite Robert Levin à réécouter en Podcast.

https://www.francemusique.fr/emissions/ ... sian-72504

Merci, je vais me procurer ce CD.

Pierre

[airV]

Oui, apparemment ils ont eu un souci de contrôle qualité lors du pressage sur vinyle. Au final j'ai reçu le disque 1 mois plus tard que prévu...

Sinon, le disque est excellent, notamment les pièces de Meredith Monk qui me font un peu penser à une fusion entre Grieg et le Ragtime. Sinon, comme souligné par Pseudo, un peu trop de réverbération à mon goût mais pas au point d'être gênant à l'écoute. Par moment, j'ai l'impression que l'ingénieur du son est le même que celui de Ludovico Einaudi, avec un son un peu trop travaillé (médium creusé, aigus et basses relevées, réverb à tout va).  :mrgreen:

Mais sinon, artistiquement c'est très fort avec des pièces des XXe & XXIe siècles très rares et injustement méconnues. Le jeu est d'une fluidité remarquable et comme d'habitude avec Vanessa Wagner, on se plonge dans le coeur de la musique sans se laisser distraire par l'accessoire. C'est pour moi le signe d'une grande pianiste: elle transporte les mélomanes grincheux (votre serviteur inclus) qui cherchent des poux mêmes aux plus grands grâce à un jeu privilégiant l'essence à la forme (qui est d'ailleurs irréprochable). Elle me fait penser à Jorge Bolet dans cette capacité à faire ressortir l'essence d'une pièce.

Pour faire suite à la discussion plus haut, le pressage vinyle est plutôt bien mais ça reste un enregistrement numérique nous sommes d'accord. J'avoue de suite que ma source vinyle est supérieure à mon lecteur CD (dont j'en suis très content après 3 ans d'utilisation, l'utilisation au quotidien est un régal). Voilà tout simplement pourquoi j'achète des CDs qui s'usent, notamment en Rock & Jazz où ils sont souvent disponibles pour les nouvelles sorties. Ca sonne mieux chez moi. Pas de fétichisme de l'objet ou quoi que ce soit. Juste un constat que ça sonne mieux. Pas aussi bien qu'un pressage Decca de la grande époque, pas aussi bien qu'un mono Blue Note deepgroove, mais toujours mieux qu'en CD, en particulier pour la musique moderne que j'écoute en plus de la musique classique.

Mes quelques centimes  :wink:

Joon

Hello Joon
Si on parle bien du même album, je trouve que le pressage du disque 2 n’est pas top, notamment la face 3.
Je ne l’ai pas encore lavé, à voir si cela change après...

[Pseudo]

Quelques belles rééditions:



Ce pianistre très fin n'a pas la notoriété qu'il mérite. Ses Ravel et ses Chopin sont néanmoins célèbres (ici, ce sont des versions de 1955 (Ravel) et 1960 (Chopin) dans un son très correct). Ses sonates de Mozart, moins connues, méritent le détour: raffinées, contrastées, intenses comme peu de pianistes les ont réussies. Coffret de bonne facture, hélas sans notice, comme souvent!



Reprise de cet album de 2000, avec un texte passionnant de Barthold lui-même, sur les contraintes de la composition pour un instrument solo monodique, l'interprétation et l'adéquation des intruments au répertoire. Kuijken offre des interprétations éblouissantes, dans un son superbe, égal à celui de ses célèbres fantaisies telemanniennes. Moins célèbre que Brüggen, Kuijken est encore meilleur instrumentiste, si cela est possible...



Proposé à un prix qui pourrait faire douter de son importance, ce coffret représente un bel effort de la part de Warner qui est reparti des bandes originales de 1950 pour les Impromptus (seul enregistrement électrique) et de nouveaux pressages à partir des matrices pour le reste. Il est extrêmement émouvant d'écouter ces Impromptus dans un son intense et d'un bel équilibre qui amène à douter des avantages subséquents de la technique dans la transmission de l'émotion musicale. Le bruit de surface est présent sur les sonates, heureusement filtrées de manière imperceptible, mais peu dérangeant tant, là aussi, l'interprétation captive. Jolie Truite avec le quatuor Pro Arte (qui a gravé la première presque intégrale de Haydn, autre monument recommandable). Les CD sont accompagnés d'un texte d'André Tubeuf, sensible et bien informé à son habitude. Je ne partage pas, toutefois, son enthousiasme pour les 7 lieder: si l'émotion transmise est intense, l'épouse du pianiste se trouve trop souvent en délicatesse avec la justesse pour offrir une écoute confortable.

Incontournable pour les admirateurs du compositeur et du pianiste!

P.S.:
J'ai écouté cet album enfin disponible sous Qobuz: très intéressant, en effet, à côté de celui de Josef Pons chez HM.



PPS: mon clavier censure les "r"!! ce qui donne: mon clavie censue les ""   si je ne retape pas tout en tapant comme un sourd...

Dernière édition par Pseudo le 28 Juil 2019 à 16:07, édité 2 fois.

[micbog]

Et voici une critique de ce disque :

https://www.classicstoday.com/review/di ... /?search=1

Bonne lecture !

[Pseudo]

SWR Classic publie cet intéressant hommage au chef récemment disparu. Il juxtapose deux enregistrements de la 6e de Mahler, l'un de 1971 en studio à Baden-Baden, l'autre de 2013 lors d'un concert à Salzbourg.

Dans le premier, la direction de Gielen est particulièrement énergique et l'interprétation impérieuse. Ce qui étonne, c'est que, 42 ans plus tard, le chef étend son exécution de 74 à 94 minutes! car il estimait que Mahler était toujours joué trop vite.

Le disque sera disponible le 23 août, mais on peut déjà l'écouter sur Qobuz: étonnant!

[Pseudo]

D'autres belles rééditions pour amateur d'enregistrements historiques:



Dans un son très correct vu l'âge de ces prises (voir le commentaire du coffret Schubert par le même artiste), Warner propose l'intégrale LVB du grand pianiste.

Quoique: "Savez-vous que Schnabel a été réformé au recrutement? disait-on. -M'étonne pas: pas de doigts!" était la réponse appropriée.

Méchante réflexion: Schnabel était capable de virtuosité quand il le jugeait approprié. A son aune, la vision de ces sonates par certains pianistes contemporains paraît bien ennuyeuse! La variété des couleurs, des attaques, des phrasés ne cesse d'émerveiller.

Comme les autres coffrets de cette série, celui-ci fournit un livret soigné. André Tubeuf a écrit le commentaire français. Il retient sa propension à l'hyperbole jusqu'à la fin, où il compare l'achèvement de cette première intégrale au disque à celui du Walhalla par Wotan!



Reprise des 29 quatuors enregistrés par les Pro Arte, formation qui a payé un lourd tribut aux deux guerres mondiales. A peine créé, le quatuor voit son violoncelliste  Fernand Auguste Lemaire disparaître (au sens littéral du terme) pendant le premier affrontement. Après un nouveau départ, les Pro Arte sont arrêtés dans leur élan par le second conflit. Le premier violon Alphonse Onnou décède en 1940, après quoi l'histoire de la formation devient erratique. Le violoncelliste Robert Maas meurt pendant l'entracte d'un concert qu'il donnait en 1948 à la mémoire de son ancien collègue Onnou.

Anecdote: lorsqu'ils signent un contrat avec HMV en 1930, les musiciens affirment connaître tous les quatuors de Haydn. Grosse surprise lors de la première prise: "Un quatuor que nous ne connaissions pas!" dit Prévost à Onnou en découvrant l'édition de Cobbett ouverte sur les pupitres. -Tais-toi, on le joue aujourd'hui!" lui répond le premier violon. Après quoi il vont se détendre en jouant aux fléchettes. C'était l'opus 74 No 3.

Ces détails proviennent du livret qui accompagnait les coffrets Testament (qui sont offerts à des prix extravagants sur Amazon!). Le son de ce remastering (car c'est bien de cela qu'il s'agit) est bien meilleur, moins acide et plus réaliste. Mais le livret banalise l'histoire de ces musiciens extraordinaires, dont la probité artistique, la vigueur et l'expressivité convainquent encore de nos jours.

[Razumoff]

Méchante réflexion: Schnabel était capable de virtuosité quand il le jugeait approprié. A son aune, la vision de ces sonates par certains pianistes contemporains paraît bien ennuyeuse! La variété des couleurs, des attaques, des phrasés ne cesse d'émerveiller.

Pseudo,
Je me suis fait la même réflexion il y a quelques années à propos de Schnabel. J'étais en voiture, je me branche sur France-Musique.. magnifique interprétation d'une sonate pour piano de LvB.. je me dis.. un nouveau prodige ! Les attaques, les phrasés, la vitesse... tout était superlatif... je tombe des nues à l'annonce de l'interprète : Artur Schnabel, les enregistrements EMI...

[Pseudo]

Une (presque) nouveauté passée au-dessous de mon radar:



Une intégrale de plus de ces sonates, après tant de noms illustres?

Eh! bien non: Guy et Papavrami nous offrent une véritable version de chambristes, à l'écoute l'un de l'autre, avec une magnifique coordination. Papavrami n'a pas le son le plus moelleux, mais il est expressif et varié. Les instrumentistes offrent de belles demi-teintes, font preuve de puissance si nécessaire, et relancent le discours dans un esprit ludique qui allège ces sonates très (trop?) connues. Un signe qui ne trompe pas: le sondage s'est transformé en écoute intégrale (et répétée). Je les écoute en écrivant.

Beaux timbres, belle dynamique: au casque du moins, la prise de son paraît excellente. A confirmer après réception de l'album.

[Jubilator]

Je crois que j'avais parlé de cet enregistrement quand je l'ai acheté : effectivement, c'est magnifique. J'aime beaucoup aussi l'enregistrement des sonates pour piano par François-Frédéric Guy, chez Zig-Zag (même si Jean-Pascal trouve qu'il y a trop de rubato). J'avais moins accroché à son interprétation de la Hammerklavier pour Harmonia Mundi "les nouveaux interprètes", mais je trouve que c'est un pianiste qui a beaucoup mûri, et qui a su développer une belle sensibilité à côté des qualités techniques que la critique avait repérées très tôt. FFG est à mes oreilles un des grands beethovéniens actuels, que je trouve plus passionnant à écouter par exemple que Paul Lewis, le disciple de Brendel (interprétation très propre et très probe, mais manquant un rien de personnalité).

[Pseudo]

Je crois que j'avais parlé de cet enregistrement...

pas pris garde...

je [le] trouve plus passionnant à écouter par exemple que Paul Lewis, le disciple de Brendel (interprétation très propre et très probe, mais manquant un rien de personnalité).

A propos de Lewis, j'avais été un temps séduit par la belle sonorité et  l'onctuosité, dirons-nous, de sonates de Schubert signalées par Diap (cela fait longtemps). Mais, plus je les réécoutais, plus j'étais dérangé par la restitution des accords, arpégés partiellement ou entièrement, systématiquement.

Comme une couche de sucre rose répandue sur "ce bon Schubert"...

[micbog]

De Falla est décidément bien servi au disque ces derniers temps. Après celui cité plus haut chez Naxos, en voici un autre chez Harmonia Mundi.

https://www.resmusica.com/2019/09/20/tt ... nia-mundi/

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[habermas]

Deux belles sorties à noter pour les amoureux de la viole de gambe:


Lien

Le premier disque est dédié à Marin Marais, avec des pièces qui ne sont pas nécessairement les plus connues, mais qui font partie de celles que je préfère. Et l'exécution y est très délicate, tout en finesse, avec la suite en sol mineur redoutable de finesse et d'esprit dans son exécution. Pour moi c'est parmi les meilleurs enregistrements de Marin Marais de ces dernières années, avec des musiciens que je connais pas du tout (Robert Smith et Joshua Cheatham à la viole, Olivier Fortin au clavecin et Israel Golani à la théorbe). Hautement recommandé.

Avec un petit extrait de la Fantaisie de la suite en La interprété avec goût:

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Sinon, le deuxième disque est davantage une curiosité, les pièces de viole d'un certain Jacques Morel par Jay Bernfeld et l'ensemble Fuoco et Cenere. La redécouverte de ce compositeur n'est pas une grande révélation musicale, juste pour vous prévenir tout de suite. Mais on y découvre des pièces de viole assez intéressantes écrites en 1709 mais déjà très proches stylistiquement du style galant du règne de Louis XV. Pour les curieux qui veulent essayer du nouveau, ça peut être un disque assez intéressant.

Amitiés,

Joon

[Pseudo]

Cet automne mélancolique, socialement et écologiquement, nous offre deux beaux enregistrement de piano.

Le premier a été présenté à juste titre sur un autre fil. Il trouve aussi sa place dans ces nouveautés classiques :

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Les Ravel de Béatrice Rana sont adorables : superbe mise en place, beauté des timbres, légèreté aérienne des traits s’opposant aux accents dosés avec une précision jamais démentie : rarement la technique a-t-elle été au service d’une exécution aussi poétique de ces œuvres.

Ses Stravinsky reposent sur une option : la pianiste les aborde selon des termes purement pianistiques, sans référence aux ballets dont ils sont issus. Si cette approche se justifie entièrement dans L’oiseau de feu, tout en atmosphère, elle n’éteint pas tout à fait l’envie de retourner au disque éblouissant de Pollini (DGG analogique) pour les Trois mouvements de Petrouschka. Elle offre, selon ses propres termes, une interprétation de haute tenue.

Et puis il y a la prise de son : Alain Lanceron a réussi un des plus beaux disques de piano depuis bien longtemps (depuis les Nojima plays Liszt et Nojima plays Ravel de RR?). L’image du Steinway de Béatrice Rana se matérialise dans votre salon sans que rien ne vienne troubler l’illusion. Les timbres restent cohérents du grave à l’aigu, la dynamique impressionne, attaques et extinctions de notes sonnent avec finesse, et surtout la réverbération  est dépourvue de la froideur qu’on entend trop souvent dans les enregistrements de studio : elle rappelle ce qu’on entend dans un auditorium amorti par la présence du public.

Une grande réussite.

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Arcadi Volodos s’est enfin résolu à graver (comme on dit) l’une des sonates de Schubert qu’il donne en récital depuis plusieurs années. C’est la grande La majeur avec son immense mouvement lent.

Dans cet Andantino en particulier, Volodos déploie ses moyens considérables, faits d’un son pleine pâte, de l’opposition saisissante des deux mains, de progressions dynamiques savamment étudiées (jouant moins fort là où l’on attendait une progression, puis amplifiant le discours par de petites touches sforzando menant au fortissimo attendu). Ce mouvement constitue le sommet du grand arc construit par cette sonate, et Volodos inscrit clairement son interprétation dans cette conception. Il faut remonter à Bolet et à Schnabel pour trouver conception aussi grandiose.

L’enregistrement, sans reproduire l’éclatante réussite d’Alain Lanceron dans le même studio Teldex de Berlin, est bon. Mais la réverbération revêt la qualité froide évoquée ci-dessus, et cette froideur artificielle vient contredire les timbres chaleureux que Volodos tire de son instrument. C’est un album qui gagne à être écouté à volume modéré, dans une esthétique milieu-de-salle, où les pianissimi s’affaiblissant jusqu’à l’extinction prêtent à cette sonate des accents d’éternité.

Un second très beau disque.

Dernière édition par Pseudo le 17 Nov 2019 à 13:08, édité 1 fois.