Je n'ai pas écrit que toute les Miyajima sont de mauvaises cellules. Je considère par ailleurs les Miyajima modèles mono comme d'excellentes cellules (bien inspirées des cellules Clément).
J'ai eu une première cellule Miyajima Kansui. Dès les premières minutes : j'ai su qu'il y avait un problème. Un son complètement bouché... retour à l'envoyeur, et deuxième Kansui : un son à l'inverse complètement perché et dur. Troisième Kansui : j'ai abandonné.
Cellules à impédances élevées et bas niveau de sortie : les associations avec transformateurs élévateurs sont donc souvent malheureuses, un Denon HA-1000 ou un H2 marchent bien mieux aucun doute possible, mais quand on est porté sur les Miyajima c'est souvent les transfos qui sont choisis. Une histoire de mouvance hifi certainement... ;)
Pour les cellule mono de chez Miyajima, on note souvent des problèmes de ronfle... les pins de contact de ces cellules sont proches et incurvées vers l'extérieur ce qui occasionne parfois des faux contacts au niveau des pins des câbles de de porte-cellules entre eux. Pour supprimer la ronfle il suffit donc de faire attention à ces faux contacts.
Bon sinon j'ai eu la chance de visiter l'usine Miyajima Lab au Japon. Nous avons pu aussi observer sous leurs jupes de quelques Miyajima et même oser les réparer. Voici quelques images et quelques explications partielles sur les principes de constructions et fonctionnement des cellules Miyajima Labs.
Sur cette photo on voit la suspension inversée, signature mécanique typique, des Miyajima. Il s'agit d'une pièce caoutchouc préalablement chauffée pour imprégner/coller les bobinages et support de bobines puis ensuite pour venir butter en pression sur la pièce polaire frontale de la cellules. Sur les différentes cellules que nous avons inspectés : il n'y a pas une cellule visuellement identique au niveau de la supension et pas que ... (nous avions vu à l'usine que même les plaques frontales portant le logo Miyajima Labs était réctifiées une à une pour s'adapter aux différents corps de cellules).
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A l'arrière de la cellule on a accès au pointeau qui permet de régler la cellule ou du moins de mettre en pression le support de bobine couplé/découplé par la suspensions sur la pièce polaire frontale. A noter qu'il n'y a pas de contre écrou ou de dispositif pour empêcher la vis pointeau de bouger dans le temps.
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Voici la fameuse vis pointeau. Ici démontée elle présente un dépôt sur son extrémité qui est un résidu du réceptacle servant à positionner le pointeau sur le support de bobines (en pression).
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Le problème c'est qu'en vissant plus ou moins le pointeau on soulève plusieurs problèmes :
- si la suspension est décentrée on joue sur le SRA, mais aussi sur l'axe du cantilever en général et finalement le zénith du diamant
- si l'on vis trop fort le couplage est assez important pour avoir un impact dans le temps avec un diamant qui dévie de son zénith
- le son de la cellule est complètement lié à ce couple de serrage qui se fait à la main et à l'oreille chez Miyajima.
Un exemple sur une Miyajima Madake avec moins de 20h d'utilisations :
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Je ne dis pas que les cellules Miyajima Labs sont mauvaises dans l'absolu, mais elles présentent une disparité de mesures et de résultats d'écoutes très importantes. A chaque fois que j'en vends une : je me demande si elle va sonner comme on est en droit de s'y attendre mais comme presque personne ne compare de Miyajima côte à côte tout va bien. Et bien sûr : c'est une cellule qui a ses aficionados comme Frank Schröder qui conçu un de ses bras en grande partie en fonction de cette cellule (le BA).
Bien entendu nous avons essayé de voir ce que nous pouvions faire sur ces cellules dont les capacités de tracking dépassent bien souvent péniblement les 70 microns à plus de 2.7g de force d'appuis. En voici un exemple sur une Miyajima Shilabe qui n'en demandait pas tant...
Le client avait "remis en place" le cantilever et estimait que la cellule fonctionnait très bien... Je vous laisse juge :
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Sur les Miyajima : les cantilever en aluminium sont (souvent) de diamètres très importants, d'ailleurs il s'agit des plus gros utilisés dans la production actuelle. Qui dit gros cantilever dit masse mobile importante et un tube résonnant important. Nous avions eu l'idée d'installer un cantilever en bore et un diamant sphérique en lieu et place de la monte d'origine.
Pour ce faire nous avons du enchâsser dans bout de cantilever restant différents tubes en aluminum en gigogne au plus près du support de bobines pour éviter un balourd important et limiter leurs impacts sur la masse effective du cantilever de remplacement.
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Le principe qu'utilise Miyajima Labs pour faire ses cellules est excellent. Il n'est pas nouveau non plus. Je ne peux que constater une forte disparité entre les cellules Miyajima. Certaines sonnent extraordinairement bien, d'autre bien, d'autres moins bien, etc.
Je me répète mais je n'ai pas parlé de toutes les cellules Miyajima Labs mais d'une suite de trois cellules Kansui qui m'ont fortement déçues.