lupu » 07 Mar 2021, 11:24 a écrit:Mais il me semble qu'il s'agit de surcroît d'une position d'ordre purement musical. Une néophylie aiguë et galopante , a rendu toute une génération sourde , sincèrement sourde , à tout ce qui a précédé. Les excès de ce mouvement, comme ceux de toute mode, sont en passe de se ringardiser. Mais d'autre part , ce qu'il a produit de plus beau a considérablement enrichi le patrimoine discographique. Le temps dira si ce que Currentzis a produit peut s'inscrire dans ce corpus-là, s'il s'agit d'un phare ou d'un feu de paille. Et encore une fois, ce qui me gêne ce n'est pas tant l'idolâtrie vouée à ce type de production, que je peux d'ailleurs parfaitement écouter, mais l' ostracisme envers tout un pan de l'interprétation qu'elle a entraîné. Il me semble que le sublime dépasse largement le cadre des époques, des écoles, des styles, des archets, des cordes, des tempos...
N'oublions pas d'autre part la puissance du conditionnement auditif
** par exemple en ce qui concerne le tempo : vous écoutez une oeuvre jouée très vite, et , tout de suite après, la même oeuvre jouée beaucoup plus lentement. Cette deuxième version pourra alors vous paraître insupportablement traînante. Si vous faites l'inverse, c'est la version rapide qui pourra vous paraître indûment agitée .
Encore quelques mots et j’en resterai là.
J’ai été amené au cours d’une émission de radio à évoquer le personnage de Currentzis lors de la sortie de sa version de la 5ème de Beethoven courant 2020 (je crois?).
Currentzis s’exprime, dans le livret, sur ses options interprétatives.
Je livre à votre sagacité quelques extraits savoureux que je reprends totalement à mon compte.
Currentzis:
Ce que la plupart des gens savent de Beethoven résulte des pratiques d’interprétations** du XX è S. qui sont entrées dans nos vies par le biais de célèbres enregistrements « post-romantiques» qui sont ainsi devenus des « références »…..puisque l’on s’est complu à recycler la même saveur** romantiquePlus loin, Currentzis insiste:
« il nous faut nous départir de ces habitudes, remettre en cause (et oublier !) autant que possible ce que l’on tenait pour acquis…Enfin, plus loin encore, et sans doute le plus savoureux :
« Faut-il rire ou pleurer quand toute une génération rattache à la 5ème symphonie des « niaiseries philosophiques »!!!! telles que le destin frappant à la porte ? ou encore comme Tchaikovsky (et d’autres!) du romantisme tardif!, évoquent « les destins ou encore « les clairs de lune »…….? Comment dire mieux ?
Nota: dans la totalité du livret, il n'est évoqué nulle part, la question des cordes, des boyaux, des tempi!... etc etc. Ce n’est pas de cela dont il parle** et que je revendique.Aujourd’hui, les discours poussiéreux et surfaits (merci les forums !!!) de ceux qui se veulent les caciques du « classique » me gonflent. Il n’y a de vrai que leurs certitudes qu’ils se complaisent à énoncer.
Pétri de ses certitudes ampoulées, Lupu dévide, son salmigondis, cela me lasse. D'où mon intervention.
Dans un autre temps, je l’ai connu plus nuancé et plus clairvoyant, mais le temps passe et il ne fait pas bon vieillir!.
Comme disait V Hugo après un concert, en parlant du Requiem de Mozart

:
« le requiem de Mozart a fait peu d’effet; belle musique déjà ridée!, hélas la musique se ride!". Encore un visionnaire?), il aurait mieux fait de se taire! comme certains.
@lupu: j’espère que vous ne prendrez pas ombrage de la comparaison de votre auguste personne avec celle de V Hugo. Je pense que lui en serait fier.!.
Concernant les appeaux et marottes!, je m’incline devant votre expertise. Ceci dit, vous ne doutez de rien
@micbog: Erratum de ma part, et au temps pour moi, concernant ma déclaration sur Karajan dans Mozart, j’aurai dû préciser « dans les oeuvres chantées de Mozart (opéras et autres messes !…) c’est dans ce genre que se trouve
le non sens!, j’avais écris un peu rapidement.
Si vous ne connaissez pas, écoutez l'Ave Verum Corpus dans la version "chevrotante" de Karajan en 1961 chez Emi. Une caricature !.
Je tiens à votre disposition les références précises.
Là dessus, c'est pas l'tout!, il faut que je vous laisse à vos certitudes poudroyantes, y a Mozart qui s’impatiente !
je retourne dans ma grotte.