Supers nanas

[Atlante]

Vas-y, chauffe, Grana elle est énorme!!

Big black lady aux volumes très imposants, mais aussi agile avec sa voix qu'une panthère noire: puissante, expressive, du velours au concours de puissance. Une nature forte sur un corps généreux, l'inverse étant sans doute vrai mais beaucoup moins élégant que ce que nous propose cette Américaine.
Grana Louise assume donc son poids, comme le rappellent plusieurs titres, et surtout ses origines du Michigan, Chicago bien sûr: jazz traditionnel, swing en folie, contrebasse, piano, orgue, guitare, basse, batterie, tout ça...

Une ogresse qui roule des yeux et des hanches pour nous raconter ces histoires qui fleurent bon les docks de nuit, les galères prises avec fatalisme et humour, la faune folklorique des grandes métropoles des Grands Lacs. La voix claque, lamine, rugit, caresse, moque et raconte: toutes les nombreuses courbes possibles de Lady Grana!
Deux albums en solo au compteur: l'excellentissime "Generations" et le tout dernier "Gettin' Kinda Rough", un peu moins saignant mais comportant quasiment la moitié de titres live.

Un échantillon: http://www.youtube.com/watch?v=4hApGTe6SYg

Extraits là: http://www.amazon.com/gp/product/B000QQ ... 765&sr=1-3

[Atlante]

Oren et Jennifer sont (enfin) de retour, sur les platines, au creux de l'oreille, au bord du monde des fantasmes, dans le paradis des jouisseurs, c'est bien Elysian Fields.

Le duo new-yorkais est typiquement le genre de groupe dont j'attends les oeuvres avec un mélange de gourmandise et de légère angoisse (vont-ils encore prolonger le plaisir??).
On ouvre, on pose, on appuie sur play et... et ça marche encore! Jennifer ressort de dessous les draps, de l'intérieur de nos rêves érotiques pour conter ces histoires de coeurs et de corps, avec cette voix et ce phrasé si reconnaissables, le genre de sons que l'on aimerait entendre encore et encore, dans l'intimité veloutée. Brune, pulpeuse, sensuelle et sexuelle comme toujours, Jennifer Charles nous traîne en nous tirant pas par la main, prêts à l'infidélité musicale (et pourtant si waf...).

Oren Bloedow est aussi en forme: ses compositions ont pris un nerf nouveau sur cet album, une variété d'expression et rythmique qui rappellent qu'avec sa Jennifer ils ont exploré des pistes orientales et juives (album et "projet" divergent de La Mar Infortuna): c'est notamment repérable sur "Sweet condenser", voire sur "Last night on earth". Une sorte de retour aux claquements sensitifs de l'album "Bleed your Cedar", une maturité musicale en plus. Le corps, l'âme et l'esprit quoi.
Les titres sont délicieusement chaloupés, intemporels ("Church of the holy family" entre autres). Instruments plus crus: guitare, piano, basse, batterie.

L'album c'est "Last Night on Earth", et franchement on ne se pose pas trop de questions quant à savoir avec qui on pourrait passer cette dernière nuit sur terre; avec eux, avec elle, encore une fois...

Ecoute chaudement recommandée (et achat éventuel) chez leur french bordelais distributeur: http://bootik.abusdangereux.net/product ... ts_id=1091

[PP_65]

Ne tournons pas autour du pot :

[pierrebour1]

pas possible, tu me l'as piqué?

[Atlante]

Ouaip, du gang bang pour et par des mecs... Question sensualité la Jennifer elle leur en bouche un coin, si j'ose dire.

Vaut mieux tourner autour du lit que mettre les pieds dans le pot finalement.

[PP_65]

L'un ne vas pas sans l'autre, c'est le numérique qui a tué le concept de faces A & B .

[Atlante]

Avec un nom de personnage de fiction, Holly Golightly ne pouvait pas vivre dans la réalité de son temps: ça apprendra les parents à donner des noms originaux à leur progéniture.

Alors quoi, elles sont pas belles ses années 60 à elle??! Ben si justement, pleines de clins d'oeil au style vaguement insouciant de cette décennie, proche de la surf music, du folk, rock vintage, voire du rockabilly. Voix trainante ou acidulée de Holly, guitares résonantes, orgue hammond parfois, harmonica étouffé, balancement chaloupé des mélodies, avec cette brune quadragénaire qui n'en finit plus de remonter le temps. Une certaine ressemblance avec Brisa Roché.
Artiste anglaise underground mais pas enterrée, car justement intemporelle, elle a su travailler avec les White Stripes, ce qui enrichit d'un coup son pedigree.
Quelque chose d'un paradis perdu, parfois près de la nature et de la campagne américaine ou anglaise (ça c'est surtout le cas dans ses derniers albums, "Dirt Don't Hurt" et "Medicine County").

Une compilation de singles pour la découvrir, "Singles Round Up", quelques albums à picorer en toute intimité parmi une discographie bien étoffée, comme "The Good Things" ou "Truly She is None Other".



Holly ici par exemple:  
http://www.amazon.fr/Truly-None-Other-H ... 190&sr=1-4

[Plaiboi]

Version avec les Greenhornes

Version (Go)light(ly)

[PP_65]

[CC44]

Il applaudit sacrément fort Steph à 5mn10, dis donc!

[pascal94]

Pour moi, il n'y aura toujours qu'une et une seule (et ça fait plus de 30 ans que ça dure):





Quelques années plus tard, et c'est presque encore mieux :



Pascal.
PS : je n'accepterai aucune crtique sur ma Suzi.

[sondier21]

n'empêche que je préfère la Suzi des boums de ma jeunesse  

et sa soeur, qu'est-ce qu'elle est devenue ?

[pascal94]

Elle a gagné quelques rallyes.

Pascal.

[sondier21]

amusant, ça  
avec Ginger Baker qui gagnait des rallyes en Afrique, et Bob Seger qui maintenant gagne des régates,
ils sont toujours dans la course  

[Atlante]

Germano-syrienne (sans rapport avec l'été pourri ni avec les sbires de Bachar El-Hassad...), electro-pop, revendico-dance, Hanin Elias.

Croisement entre Yelle, Le Tigre et Peaches: voix légère à tendance douce hystérie, mélodies entrant facilement en tête. Digitalismes très rythmés et mots crus.

Pas de révolution mais un cocktail léger et sucré pour un jour coloré. Le tout récent "Get it Back" pour un goût de revenez-y. Le genre de morceaux qui s'envolent comme des ballons gonflés à l'hélium, mais moins vides qu'il n'y parait puisque ce sont des feulements de colère qui sont perceptibles derrière la frivolité apparente. Un cerveau et une conscience au-delà des claviers et de la façade pop.
D'autres albums précédents mais que j'ai trouvés moins aboutis dans ce style en faux-semblants et illusions d'optique.

Hanin Elias, berlino-séduisante d'abord.

Laissez-vous tenter? http://www.myspace.com/haninelias

[Atlante]

Anna Aaron a du chien, pas uniquement un quadruple A. Certains comparent sa voix et son expressivité à une PJ Harvey, avec raison, en mieux si on juge les derniers albums de l'Anglaise: la Anna a peut-être partiellement réussi l'album que la diva vache du Somerset aurait dû sortir.

Ne faisant pas du copier-coller, la Suissesse ajoute sa patte personnelle, sous la forme d'un piano qui rappellera Tori Amos cette fois: profond et vivant ("Queen of sound" par exemple). Ce n'est pas une guignolesque d'ailleurs: morceaux introspectifs, souvent douloureux, voire religieux ("The passion"). Juste un petit truc qui me chiffonne sur quelques rares titres, une production un peu trop léchée, trop mainstream, trop jolie (trop "suisse"?), comme sur "Siren". Il reste une voix bien posée, franche, puissante, avec ce goûteux relent de coup de cravache associé à quelques fêlures (sur "Joanna" entre autres).

En public on remarquera la quasi-absence de mise en avant visuelle et physique: musique prioritaire, et c'est vraiment très bien. Le titre de l'album a aussi du chien: "Dogs In Spirit", après un EP parfois brouillon mais où la filiation harvyenne est plus évidente ("I'll Dry Your Tears Little Murderer").

Artiste et album prometteur, à suivre j'espère.

Ecoutes intégrales et achat de disque directement chez elle:  
http://www.annaaaron.com/

Extrait Live: "In the devils camp".

[Atlante]

Les plus smithiennes des Texanes avaient flirté avec le romantique désabusé , mais jamais avec autant d'élégance que dans leur dernier album "Exits & All the Rest". Jamais la voix et la guitare de Nina Diaz n'avaient caressé ainsi trompeusement nos trompes d'Eustache, tandis que la soeurette retenait ses coups de baguette et que la troisième jouait moins systématiquement.
Il faut juste passer par-dessus l'impression suspecte laissée par la pochette et laisser venir ces morceaux inspirés très manifestement des Smiths ("One eyed fool", "Smart", "Cemetery baby" par exemple).
Angles moins aigus pour subtilités plus acérées, Girl In A Coma pour un réveil douloureux et savoureux, le tout chez Blackheart Records, forcément.
Morrissey peut se reconnaître dans ses filles, lui qui a tellement cru en ses garçons.

[Atlante]

Fluidité, sensualité et douceur des deux lianes américaines de Theesatisfaction. Urbaines, nourries à la soul mélangée de R'N'B, de hip-hop et de sonorités jazzy, Stasia et Catherine donnent envie de profiter du soleil de printemps, pas encore assommant mais déjà chaleureux.
Elasticité des démarches, accompagnées de cuivres, de claviers et de quelques hommes bienveillants:une musique lumineuse qui fait briller l'inspiration noire-américaine, sorte de synthèse combinée de ses mouvements depuis 20-30 ans. Une sorte d'Outkast au féminin, débarrassé de sa testostérone, en échange d'une conscience justement féministe.
Morceaux surprenants d'une plage à l'autre, de la polyphonie ("Crash") au balancement sexuel ("Sweat"), en passant par les fausses dissonances ("Earthseed") voire les crooneuses ("Existinct").

Theesatisfaction pour moi, par "awE naturalE".

Bouts: http://www.amazon.fr/awE-naturalE-Expli ... -2-catcorr

[Benito]

Dans le registre des super nanas inconnues de la musique, il y a Betty Davis née Matbry.  C'est un des premiers top model afro-amériain à pouvoir participer à des défilés de haute couture à la fin des années soixantes.

A cette époque, elle trainaient avec Jimmy Hendrix et Sly. Elle a rencontré Miles Davis puis ils se sont mariés. D'après certains historiens de la musique, elle aurait introduit  Miles à la musique funk et rock  (Le morceau Mademoiselle Mabry  de Filles de Kilimanjaro lui rend hommage avec des photos d'elle) et l'album Bitches Brew qui introduit le jazz rock est le fruit de son influence. Ils divorcent très vite. Miles l'a trouve trop jeune et  sauvage.  Vous allez voir ce que cela va présager:

Betty Davis avait la musique dans le sang (elle est toujours vivante mais elle ne chante plus). Elle a écrit des chansons qu'elle voulait vendre à la Motown. Ils ne se sont pas entendu financièrement et elle décide de se lancer.  Avec son réseau de connaissance elle rentre en studio avec des misicos de Sly, de Santana et autres et sort un premier album appelé  Betty Davis en 73.  C'est du funk blues sauvage. Assez rudimentaire (une batterie, une basse, une guitare et un orgue) sans délire psychédélique. Elle souhaitait avoir un son pur.   Les titres "If I'm In Luck I Might Get Picked Up" , "Anti Love Song", "Your Man My Man" et "Ooh Yea" ne laissent aucune équivoque sur leur contenus. Ses concerts  sont très chauds.  Elle est le Marvin Gaye féminin, capable de mettre une salle d'homme en ébullition.  D'après certains commentaires trouvés à droite et à gauche, Tina Turner n'est qu'une bonne soeur  à coté d'elle ... Ne chercher pas de vidéo live sur le web, il n'y en a malheureusement pas.  Tout ceci a eu d'énorme conséquence: elle est interdite de radio et bien sur de télé.
Le disque ne se vend pas, premier échec. Pas démontée, elle repart en studio et enregistre "They Say I'm Different" en 74 avec encore des super musicos et s'attirent encore des ennuis avec des titres "Your Mama Wants Ya Back", "Don't Call Her No Tramp", "Shoo-B-Doop And Cop Him".  Elle est toujours interdite de radio...  et le disque ne se vend toujours pas.  En 75, elle enregistre son troisième album "Nasty Gal" avec encore des chansons très polémiques. Encore un bide commercial. Cela sera son dernier album. Elle arrête la musique et repart vers la mode.  En fait, elle enregistra un autre album en 76 qui n'est  sorti qu'en 2009... Les deux premiers albums sont tout simplement des chefs d'oeuvre, rien à laisser tout à prendre. Ils n'ont pas vieilli d'une ride.  Les deux derniers sont moins bons dans leur ensemble mais avec quelques superbes chansons.

Elle a influencé un grand nombre de musicien: Ice Cube a repris  "Shoo-B-Doop And Cop Him", Lenny Kravitz  a tant qu'à lui chanté "Anti Love Song". Elle a été pour moi une grosse source d'influence des Red Hot Chili Pepper sur la plus part de leurs morceaux funk. Elle est considérée  comme la reine du Funk. Si on rajoute son influence sur Miles et sur d'autres chanteurs noirs, c'est une des chanteuses compositeurs majeures afro-américaines.  En plus de tout cela, elle n'était pas complétement dupe de son attitude; Dans le dernier album
et dans  la chanson Stars starve, elle a écrit :
They said if I wanted to make some money  
I'd have to clean up my act
So I called Miles davis
He said that's cause you're a fine black bitch
That's all of that
I said they won't take what I'm givin'
So it's hard for me and the band  
to make a livin'

Paroles  prémonitoires  pour ce dernier album.

Quelques liens pour découvrir :

Anti Love song
If I'm In Luck I Might Get Picked Up
Ohh Yeah
Your Man My Man
Shoo-B-Doop And Cop Him
Your Mama Wants Ya Back
Talkin Trash
Don't Call her No Tramp

[Atlante]

Le peu que j'ai écouté me parait pile-poil dans la fenêtre de tir funk, du rythme aux odeurs, que j'apprécie. Belles griffes dans la voix aussi.
Bien quoi.
Thanks!