Quoi de neuf en cd classique?

[Pseudo]

Vous n'avez pas écouté une certaine Janet Baker ?

Ah! si, bien sûr. Dans la dimension poétique, elle est admirable, mais notre image de la musique de Purcell a bien changé depuis qu'elle était accompagnée par Leppard (à vérifier).

[Jubilator]

Proches de nous (= contemporains). On ne présente plus aucun des 4 musiciens  :biggrin:  J'adore cette version légère dans l'instrumentation, mais qui bénéficie toute fois d'un orgue, bienvenu pour le contexte.
[ Vidéo ]

J'ai prêté à un copain (qui ne me l'a jamais rendue ) une ancienne version dirigée par William Christie, chez Harmonia Mundi, avec Guillemette Laurens dans le rôle de Didon, et avec le choix génial de confier le rôle de l'enchanteresse à… Dominique Visse. Diapason avait fait la fine bouche, mais j'avais adoré ce choix !

[PP_65]

Mais en ce qui concerne la musique, disons, de culture, l'existence d'un texte préexistant, souvent respecté, pour ne pas dire révéré, à l'image des grands textes littéraires, où la tradition est multimillénaire, me semble constituer un élément de première importance. Toute interprétation sera écoutée par une partie des récepteurs dans une visée critique; le respect de ce texte, et les moyens utilisés pour le réaliser, seront scrutés.

S'ajoute ensuite la dimension poétique.

Il en résulte fatalement une forme de compétition, et un resserrement du choix des interprètes jugés compétents.

Pour le meilleur, et parfois pour le pire, bien sûr.

Si je parlais de musiques écrites c'est parce que c'est la seule chose qui a pu être transmise ;  se pose alors la question, indépendamment des notes écrites, des critères d'interprétation qui ont pu changer au fil des années ,  des lieux et des structures de pouvoir qui ont très sûrement influencé ces critères .
Le jeu de Glenn Gould aurait-il été accepté par les contemporains de Bach ?

[sax.tenor]

J'ai prêté à un copain (qui ne me l'a jamais rendue ) une ancienne version dirigée par William Christie, chez Harmonia Mundi, avec Véronique Gens dans le rôle de Didon, et avec le choix génial de confier le rôle de l'enchanteresse à… Dominique Visse. Diapason avait fait la fine bouche, mais j'avais adoré ce choix !
[ Vidéo ]

Tu peux réparer cela: on le trouve toujours dans la boutique HM : https://boutique.harmoniamundi.com/release/453974-les-arts-florissants-william-christie-purcell-dido-aeneas-the-fairy-queen

[Pseudo]

Le jeu de Glenn Gould aurait-il été accepté par les contemporains de Bach ?

Avant d'accepter Gould, il aurait fallu qu'ils acceptent le Steinway.

Qu'aurait pensé d'une Lamborghini un Romain de l'Antiquité ?

[jeanpascalg]

Ces notions de voix très pures, " belles" m'interrogent : comment et pourquoi se sont-elles imposées en classique et musiques anciennes

Dans les années 80 la voix baroque devait être presque sans couleurs. Elle ne ferait sans doute pas la même carrière aujourd’hui où l’on préfère des voix au timbre plus riche.

Je préfères :


ça ne répondra pas à toutes tes questions mais c’est Harnoncourt avec ce livre :

Qui est à l’origine de l’interprétation sur instruments anciens.

[PP_65]

Avant d'accepter Gould, il aurait fallu qu'ils acceptent le Steinway.

Qu'aurait pensé d'une Lamborghini un Romain de l'Antiquité ?

Bonne remarque effectivement .
Sinon, vu l'état des chemins antiques, je pense que le Romain aurait préféré un 4x4 .^^

-- 25 Aoû 2025, 12:22 --

J'ai prêté à un copain (qui ne me l'a jamais rendue ) une ancienne version dirigée par William Christie, chez Harmonia Mundi, avec Guillemette Laurens dans le rôle de Didon, et avec le choix génial de confier le rôle de l'enchanteresse à… Dominique Visse. Diapason avait fait la fine bouche, mais j'avais adoré ce choix !
[ Vidéo ]

Intéressante cette voix , à mes oreilles bien sûr . Je la ressens très naturelle, même si masculine, direct en pleine poire en quelque sorte .

-- 25 Aoû 2025, 12:26 --

Dans les années 80 la voix baroque devait être presque sans couleurs. Elle ne ferait sans doute pas la même carrière aujourd’hui où l’on préfère des voix au timbre plus riche.

Je préfères :
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ça ne répondra pas à toutes tes questions mais c’est Harnoncourt avec ce livre :
[ Image ]

Qui est à l’origine de l’interprétation sur instruments anciens.

Quel CD ce L. Dawson ? J'entends une filiation avec les chanteuses du folk UK 60s .

[jeanpascalg]

Quel CD ce L. Dawson ? J'entends une filiation avec les chanteuses du folk UK 60s .

C'est ce cd :

http://www.qobuz.com/be-fr/album/purcel ... 4881799121

Après un chanteur lyrique chante sur scène sans micro donc la voix a un timbre moins marqué que quand on chante devant un micro. La puissance de la voix est obtenu au détriment du timbre.

[Jubilator]

Dans les années 80 la voix baroque devait être presque sans couleurs. Elle ne ferait sans doute pas la même carrière aujourd’hui où l’on préfère des voix au timbre plus riche.

Même après les années 1980 et jusqu'à aujourd'hui, il y a toujours eu des voix de la même famille que celle d'Emma Kirkby. C'est précisément René Jacobs qui a fait connaître María Cristina Kiehr, on peut aussi songer à Claire Lefiliâtre.

[Pseudo]

Donc pour résumer, il faut le bon morceau, le bon interprète, le bon piano, la bonne salle, le bon enregistrement, le bon support, le bon lecteur, le bon ampli, les bonnes enceintes, et bien sûr les bons câbles, ... pas étonnant que vous ne soyez jamais satisfaits.

Mais si, pourtant:

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Par et en principe, j'écoute les sonates de Scarlatti jouées sur un clavecin: Scott bien sûr, mais aussi Pierre, Jean, Justin...

Quelques exceptions notoires: un récital de Clara Haskil, fluide et fort émouvant (Classica), quatre sonates dans un récital d'Emil Gilels chez Ermitage, et, balise historique, Le récital d'Horowitz.

Javier Perianes propose 15 sonates parmi les plus connues dans une originale recherche d'un jeu spécifique de la musique baroque sur un piano moderne (un Steinway). Il évite soigneusement le piège virtuose, joue sur les attaques, les variations de timbre, la dynamique et les crescendos/decrescendos (Oh!). De subtils ritardandos et rallentandos soulignent la structure et mettent en lumières des motifs secondaires (ce que ne se permettait pas Clara Haskil par exemple, toute en fluidité élégante). La polyphonie est soigneusement restituée.

Il en résulte un subtil équilibre qui mérite un système de reproduction équilibré. Peu résolvant, il masquerait l'originalité du jeu; manquant de distinction, il créerait de la brutalité dans certains contrastes et certaines transitions.

Mais, si les conditions optimales sont réunies, quel plaisir!

[shushu]

notre coulis d'escargots fait ses bulles tranquillement

et c'est bon, il n'y a pas trop de dévotion larmoyante s'étalant sur ce fil envers aucun vert; faut faire gaffe mais je fais confiance à Pseudo sur ce plan car il y est très sensible

tenez, ça va vous saisir par le haut et ressortir par tous vos pores si vous n'êtes pas morts sur le coup. Prise de son moyenne, c'est du Bis quoi.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

[jeanpascalg]

j'écoute les sonates de Scarlatti jouées sur un clavecin: Scott bien sûr, mais aussi Pierre, Jean, Justin...

En ne citant que les prénoms tu t’adresses aux initiés qui les connaissent déjà.
Mais comme tu cites jojolescargot qui a écrit ce message dans une autres discussion.

Quelques exceptions notoires: un récital de Clara Haskil, fluide et fort émouvant (Classica),
Javier Perianes propose 15 sonates
De subtils ritardandos et rallentandos soulignent la structure et mettent en lumières des motifs secondaires

Très bien le récital Clara haskil.
Pour Javier Perianes ce qui tu appelles souligner la structure s’apparente pour moi à un excès de romantisme. Dans les sonates lentes, il transforme ça en nocturne.

Au piano je reste fidèle à Christian Zacharias :

https://www.qobuz.com/fr-fr/album/scarl ... whqsqcfopc

Qui d’ailleurs finissait toujours ses concerts par la même sonate K55 de Scarlatti.

[Pseudo]

En ne citant que les prénoms tu t’adresses aux initiés qui les connaissent déjà.
Mais comme tu cites jojolescargot qui a écrit ce message dans une autre discussion...

Très bien, s'il le faut:

Scott = Ross (qui a enregistré l'intégrale des 555 sonates pour Erato avant que la maladie ne l'emporte)
Pierre = Hantaï
Jean = Rondeau
Justin = Taylor

Mais je ne pense pas que ce fil soit très lu par des "non-initiés"  

Pour ce que tu considères comme du "romantisme" dans Scarlatti: ce compositeur est un OVNI. Il a créé ses "sonates" à l'écart du monde musical de son temps, et seules une trentaine ont été publiées sous la dénomination "d'ezercici".

Leur construction est hautement aléatoire et ne tient que par le génie de leur créateur. Dès lors, les rattacher fortement au courant "baroque" est un peu abusif, et la recherche d'un langage adapté certainement pertinente. Pierre Hantaï, respectueux de l'instrumentarium historique, se permet beaucoup de libertés dans leur interprétation*.

D'excellents clavecinistes formés à la rigueur de Bach, entre autres, se sont cassé le nez sur la fantaisie de Domenico Scarlatti, qui leur échappe. Gustav Leonhardt, pour citer le plus notable, me paraît un peu raide. Il n'a d'ailleurs enregistré que quelques "sonates".

* Sans parler de Jean Rondeau

[Pseudo]

Disponible depuis un certain temps, et à la maison depuis presque autant, cet album a suscité peu de commentaires.

La faute au nom du quintette? il s'est baptisé en référence à une lettre d'Amadeus à sa cousine, et l'interprétation de cette étrange formule: "spuni cuni fait" reste problématique. Les experts tentent de nous persuader qu'il s'agit d'une allusion à un châle en poil de lapin visible sur un portrait de la jeune fille, mais, connaissant l'humour déjanté et volontiers égrillard du compositeur dans sa correspondance, je me permets de douter.

Quoi qu'il en soit, les cinq musiciens, jouant sur instruments d'époque, ont formé leur ensemble pour rendre justice aux quintettes à cordes de Mozart, à leurs yeux injustement considérés comme inférieurs aux quatuors.

Leur interprétation confère une grande lisibilité aux cinq voix, et le violoncelle, en particulier, ressort avec beaucoup de relief.
La complexité des partitions est superbement mise en relief, et la prise de son d'assez près permet de capter au mieux la richesse de chacun des musiciens.

Un enregistrement un peu hot aussi bien pour les amateurs que les détracteurs du "petit Mozart", un plaisir pour tous les autres.

[lupu]

[ Image ]
Disponible depuis un certain temps, et à la maison depuis presque autant, cet album a suscité peu de commentaires..

Bon, il me faut bien admettre que ce genre de chose soit un plaisir pour certains, puisque tel semble être le cas ici.
Mais pour moi c’est complètement ridicule et insupportable: pas une seule phrase où l’on n’ait pas une ou plusieurs fois des vapeurs, des anémies soigneusement contrôlées, une précieuse hypocondrie en guise de nuancier; innombrables celles qui s’évanouissent avant la fin, du dernier souffle à gogo ! Évidemment, de temps en en temps un surprenant éclat: on se requinque dûment et bruyamment pour montrer que ces instruments « d’ époque » ne sont pas si moribonds, qu’ils peuvent encore frapper,
On se croirait revenu quarante ans en arrière où on ne savait pas quoi inventer pour indisposer les oreilles embourgeoisées, plonger le « mélomane » dans la perplexité, comme cherche clairement à le faire, outre l’exécution, l’illustration et le nom de l’ensemble.
Mais au moins,  je ne crains pas aujourd’hui les surenchères de cette époque. Ce type d’audace, d’originalité frelatée,  est désormais démodée avant que d’ être parue.
https://www.radiofrance.fr/francemusiqu ... ne-4540459

[Pseudo]

Pourquoi tant de haine  

As-tu vraiment écouté l'album?

[lupu]

Oui, je reconnais que mon avis n’est pas exprimé de façon mesurée, mais j’essaie de rester au plus près de ce que j’entends. Et puis, je le confesse, je n’ai pas écouté jusqu’à la lie ( pardon ! ).
Dans son compte rendu de la Tribune Jeremie Rousseau conclut qu’il s’agit d’un disque « clivant ». Nos commentaires le confirment !